Un déficit est un écart entre des recettes et des dépenses. C’est le cas de la sécurité sociale depuis les années 2000. Mais combien doit-on dépenser dans une société pour la santé et la protection de ses citoyens ? et pourquoi ne trouve-t-on pas les recettes nécessaires si c’est justifié ?
Quand on parle de sécurité Sociale, on pense à l’Assurance Maladie, donc au système de prise en charge des dépenses de santé. En France, les dépenses de santé représentent 11.6% du Produit intérieur brut (PIB)en 2013. C’est moins que dans des pays (16.9% aux Etats-unis) où la santé est moins bonne qu’en France, et plus que dans d’autres pays (9.4% en Espagne et 9.3% au Royaume-Uni) où elle est de même qualité qu’en France.
La Sécurité sociale gère aussi les accidents de travail et les maladies professionnelles, dont le bilan est excédentaire. Elle gère aussi la Caisse nationale d’assurance vieillesse, responsable des retraites, dont les dépenses correspondent à 13.9% du PIB et qui est déficitaire depuis 2005. Et la Caisse nationale d’allocations familiales, déficitaire depuis 2004.
Le déficit ne concerne donc pas seulement les dépenses de maladie, il persiste depuis plus de 10 ans et est pris en charge par la Caisse d’amortissement de la dette sociale. Dette qui s’accroit et qu’il va falloir payer un jour ou l’autre (par nos enfants ?)
Questions :
- Pourquoi l’Etat ne compense-t-il pas le déficit de la sécurité sociale, puisque l’on considère que c’est un système de protection sociale indispensable dans les différents domaines de la vie des citoyens (maladie, retraite, accidents et difficultés sociales) ?
- Est-ce le système de financement qui ne suffit pas, ou son mode de contribution qui n’est plus adapté (en majorité cotisations sur le travail) ? est-ce le résultat de la crise économique ?
- Où les dépenses de soins sont-elles excessives ? est-ce que l’on consomme trop de médicaments, de médecins, d’hôpital… ? est-ce utile pour l’état de santé de la population ? pourtant, on sait que c’est insuffisant pour réduire les inégalités de santé…
- Le trou de la sécu est-il une arme pour obliger les citoyens à consommer moins tout en laissant les industries de santé toujours vendre plus ?
Comme l’écrivait Pierre Volovitch en 2005 : « Le déficit est sans doute la plus mauvaise entrée possible. (-) Mettre en avant des préoccupations ce déficit, par nature complexe, c’est prioriser la question du combien ça coûte ? avant les questions aussi importantes de à quoi ça sert ? et comment ça fonctionne ? »
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