Grève de la faim des médecins étranger.es
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Les médecins étrangers travaillent dans les hôpitaux, dont ils assurent le fonctionnement, en particulier des urgences. Ils sont sous payés, et maintenant on leur impose un examen très sélectif. S’ils échouent, ils et elles risquent l’expulsion. Alors que le système de santé français a besoin d’eux et elles.
Les Padhue, praticiens à diplôme hors Union européenne entament une grève de la faim
Indispensables, mais sous-payés et menacés d’expulsion. Les dégâts des politiques d’immigration jetable.
Trois cents médecins à diplôme hors Union européenne entament une grève de la faim le mercredi 5 mars.Ils manifesteront les 8 et 9 mars. Ils tiennent des postes hospitaliers, parfois depuis des années, ils font tourner les urgences saturées, ils étaient à leur poste lors du covid pour nous soigner, ils sont parfois devenus français et ont fait leur vie ici ! Leur crime ? Un diplôme hors Union européenne qui les fait risquer l’expulsion, car malgré la pénurie de médecins, racisme d’Etat et austérité se conjuguent pour leur imposer un parcours du combattant dont le seul but est de « faire tourner » des médecins précaires et sous-payés, et tout faire pour éviter leur recrutement et la reconnaissance de leurs diplômes, à égalité avec les médecins étrangers à diplôme Union Européenne.
Indispensables, mais sous-payés et menacés d’expulsion.
20 000 des 100 000 postes de praticiens hospitaliers sont vacants. Faute de médecins et de personnels, l’épidémie de grippe met les urgences et l’hôpital au bord du gouffre. Malgré cela, par pur racisme d’Etat, le gouvernement refuse de donner un statut digne et menace de renvoyer des milliers de praticiens hospitaliers à diplôme hors Union Européenne, qui font tourner l’hôpital depuis des années, crise covid comprise !
Fin décembre 24 sont en effet parus les décrets concernant les Padhue. Les contrats de plus de 2000 Padhue sont arrivés à expiration. Directeurs, ARS et Préfectures en ont profité pour leur imposer des statuts indignes d’étudiants payé au SMIC ! Mais dans la réalité, en pleine autonomie, ils font tourner les services, prennent les gardes. Mais ils sont payés au lance-pierre ! Selon l’Ufmict CGT qui les soutient : « si 4000 postes ont été officiellement « ouverts » cette année, seuls 3228 Padhues ont été classés par les différents jurys, et des candidats avec une note bien supérieure à 10 ont été exclus. La psychiatrie, pourtant déclarée grande cause par le Président, se retrouve toujours et encore abandonnée ». Ce qui fait qu’au total selon les recensements de la CGT, "près de 5000 médecins se sont vus refoulés au fil des années ».
Des situations dramatiques
Le Dr Belkacem, pédo-psychiatre junior, 58 ans, 31 ans de pratique médicale, marié en France et devenu français, témoigne sur France culture. L’hôpital de Gonesse où il travaille depuis 3 ans lui propose un statut d’étudiant, avec un salaire divisé par deux à 1800 euros par mois, et l’obligation de passer un concours pour se maintenir en poste. Un concours synonyme d’injustice et de précarité, avec 19000 candidats du monde entier, mais seulement 4700 places, et pas dans toutes les spécialités. Et pour ceux et celles qui n’ont pas le concours, deux contrats dits « PACT » de 13 mois, à 1800€ par mois. Après 26 mois l’expulsion. Or la moitié sont devenus Français !
Pourtant face à la pénurie, en Antilles Guyane, le recrutement sur dossier est possible, sans que cela ait posé le moindre problème. Nous voulons la généralisation de ce dispositif, et pas un turn-over humiliant de praticiens sous-payés, sans statut stable, expulsables dans leur pays au bout de 26 mois ! Alors soutenons leur grève de la faim. Combattons les xénophobies d’Etat ! Assez de morts évitables ! Nous avons besoin des Padhue. A travail égal, salaire et statut égal…
cet article provient du NPA (nouveau parti antocapitaliste)
lire aussi : https://lanticapitaliste.org/actualite/sante/praticiens-diplome-hors-union-europeenne-jetables-une-prescription-qui-ne-passe-pas
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